Récupérateur d'eau

Découvrez l'importance des récupérateurs d'eau de pluie et comment les installer efficacement chez vous.

La récupération de l’eau de pluie pour les WC

La récupération de l’eau de pluie pour les WC fait partie des usages autorisés. Les plus courants concernent l’arrosage des plantes, des potagers ou le lavage de véhicules. Toutefois, elle peut également être utilisée à l’intérieur du logement, notamment pour alimenter les sanitaires, nettoyer les sols ou encore faire fonctionner le lave-linge.
Cependant, l’usage intérieur nécessite certaines conditions techniques et des travaux plus complexes que la simple installation d’un récupérateur d’eau sous une gouttière.

Ce procédé permet-il réellement de réaliser des économies ? Voici un tour d’horizon des différentes installations possibles ainsi que de la réglementation en vigueur.

Comment récupérer l’eau de pluie pour les WC ?

Il est tout à fait possible d’utiliser l’eau de pluie pour les toilettes.
Ce type d’eau est généralement utilisé pour un usage extérieur : l’eau qui ruisselle sur le toit est captée par les gouttières, puis stockée dans un récupérateur. Elle n’est pas potable, c’est pourquoi l’installation de filtres au niveau de la descente et du collecteur est recommandée afin de limiter les impuretés.

Pour un usage externe, le système est simple à mettre en place et peu coûteux, en fonction de la capacité de la cuve choisie. Des accessoires comme une crapaudine (filtre de gouttière), un collecteur avec filtre, un couvercle et des clapets de sécurité permettent de maintenir la qualité de l’eau.

Pour un usage domestique (WC, lave-linge), l’installation devient plus technique. La cuve est souvent enterrée ou placée dans un sous-sol, et il est indispensable de respecter des règles strictes concernant la séparation entre les réseaux d’eau potable et d’eau de pluie. Le projet doit être soigneusement étudié avant de débuter.

Pourquoi récupérer l’eau de pluie pour alimenter les WC ?

Utiliser l’eau de pluie pour les sanitaires présente un double avantage : économique et écologique.

Le prix de l’eau potable est en constante augmentation, notamment en raison des travaux de modernisation du réseau. À l’horizon des prochaines années, une hausse de 10 % est envisagée. Pour une famille de quatre personnes, la facture annuelle moyenne s’élève à environ 500 euros. Réutiliser l’eau de pluie pour les WC permet donc de réduire considérablement les coûts.

C’est également un geste responsable envers l’environnement. L’eau douce se raréfie, les nappes phréatiques peinent à se reconstituer, et plus de 50 % de notre consommation d’eau n’a pas besoin d’être potable. L’eau de pluie, faiblement calcaire et peu minéralisée, n’endommage pas la tuyauterie. Elle contribue ainsi à prolonger la durée de vie des installations.

Étudier le projet avant de récupérer l’eau de pluie pour les WC

Récupérer l’eau de pluie à usage domestique demande des travaux plus complexes qu’un simple récupérateur extérieur. Il faut choisir entre une cuve enterrée ou en sous-sol, avec des implications techniques et budgétaires différentes. Un professionnel peut être requis pour l’étude du sol, l’installation, ou le raccordement.

L’entretien est également à prévoir : nettoyage annuel, vérification du bon fonctionnement des équipements, remplacement des filtres. En moyenne, une personne utilise 46 litres d’eau par jour uniquement pour les toilettes. Par ailleurs, un mètre carré de toiture permet de récupérer environ 600 litres d’eau par an (en fonction de la région). Il est donc essentiel d’adapter la capacité de la cuve à la consommation du foyer.

Choisir la cuve adaptée pour la récupération d’eau de pluie

Deux principaux matériaux sont proposés :

La cuve en béton

Elle est constituée de ciment alcalin, ce qui neutralise l’acidité naturelle de l’eau de pluie au bout de quinze jours. Cela réduit les risques d’entartrage et prolonge la durée de vie des canalisations. Robuste et résistante au gel, elle peut être enterrée mais nécessite un transport et une pose par un professionnel. Un entretien régulier (notamment une imperméabilisation tous les cinq ans) est recommandé.

La cuve en polyéthylène

Plus légère et facile à installer, elle est aussi plus abordable. Toutefois, elle n’adoucit pas l’eau. Il est possible de compenser avec des pierres calcaires au fond de la cuve. Ce matériau résiste aux UV et aux fissures, mais si la cuve est hors-sol, elle doit être vidée en hiver pour éviter le gel.

Où installer la cuve pour les WC ?

Une cuve enterrée est plus adaptée à un usage domestique, car elle protège l’eau des variations climatiques et permet une meilleure intégration au réseau d’alimentation.
Elle peut également être placée dans un garage ou une dépendance, à condition de respecter certaines normes : ne pas l’installer sous une pièce à vivre, assurer une bonne ventilation, et éviter les risques de fuite ou de surpression.

Comment fonctionne le système de récupération pour les WC ?

Le système comporte plusieurs éléments :

  • Une pompe, soit immergée (pour les cuves enterrées), soit de surpression, pour faire circuler l’eau jusqu’aux toilettes.

  • Des filtres : osmoseur, filtre à charbon actif, filtre céramique ou stérilisateur UV. Ils permettent de garantir une eau propre, même si elle n’est pas potable.

  • Un système anti-retour, de trop-plein et d’aération.

  • Un indicateur de niveau pour suivre la quantité d’eau disponible.

Utiliser l’eau de pluie pour le lave-linge : est-ce conseillé ?

Même si cela reste techniquement possible, l’utilisation de l’eau de pluie pour le lave-linge est déconseillée pour certaines populations. L’eau peut contenir des agents pathogènes et nécessite un filtrage plus poussé (filtre à charbon, osmoseur…).
L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) reste prudente quant à ce type d’utilisation, notamment pour les enfants, les personnes fragiles, ou celles vivant à proximité de zones industrielles ou agricoles.

Réglementation

Le Code civil autorise l’usage des eaux pluviales par le propriétaire du terrain (article 641).
Cependant, leur utilisation est strictement encadrée par la loi : interdites pour un usage alimentaire, elles sont autorisées pour les sanitaires, le lavage des sols et à titre expérimental pour le lave-linge (décret du 21 août 2008).

Si l’eau de pluie est rejetée dans le réseau d’assainissement collectif, une déclaration en mairie est obligatoire. De même, des compteurs spécifiques doivent être installés.
L’ensemble de l’installation doit être clairement identifié, bien entretenu, et en conformité avec les normes en vigueur. Des contrôles peuvent être effectués par les services publics.